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mercredi 6 avril 2011

2_Bienvenue au Martinet






Le martinet, manche en bois beige, des lanières blanches en cuir, rondes, scellées par une bande en cuir bordeaux. Ma mère l'avait appelé "la discipline du chien", et en thermes plus courts, "la discipline". Je l'ai aperçu peu après l'arrivée du chien, un grand lévrier à poil courts, une bête de course, stupide et fière.
Le bel animal comptait parmi les fiertés de ma mère, tout comme ma subordination, et particulièrement en public.
Le martinet avait sa place en haut d'une bibliothèque, dans le salon, à une hauteur que je ne pouvais atteindre qu'en montant sur une chaise. Pendant longtemps je n'ai osé voir de plus près à quoi il ressemble, compter les dix lanières qui le composaient, pour moi c'était le fouet. Il trônait à l'abri des regards, surtout du miens qui évitait de pointer en sa direction, je connaissait sa place. Ma mère n'avait qu'à tendre la main pour le présenter.
A son arrivée, c'était un objet anodin qu'elle avait déposé, c'était, me semblait il, pour dresser le chien, pour lui apprendre à ne pas pisser dans l'appartement, à ne pas déterrer les plantes, ni ronger les chaussures, je croyais fermement et naïvement à cet usage exclusif.
Sans aucun soupçons, j'ai assisté à la première de son entrée en vigueur. Ma mère venait de mettre le chien en laisse, comme pour le sortir (une corvée de plus que je devais assumer, quand il n'y avait pas lieu qu'elle s'en vante). Elle noua sa laisse bien court à la poignée de porte, ronde, en céramique. Ainsi l'animal n'avait pas la possibilité de s'assoir, avec peine il tirerait douloureusement sur sa laisse pour cambrer son arrière train à une vingtaine de centimètres du sol.
La discipline à la main, ma mère s'était mise en position pour cingler l'arrière de l'animal. La bête gémit de douleurs après une série de coups, elle commença à aboyer, aussitôt ma mère frappa vivement son museau, le chien se tut dans les râles. Elle continua à battre l'arrière train et le dos, il ne cessa de grogner en montrant ses dents, ce qui se soldaient par des coups sur sa gueule. Elle sévissait à l'en rendre fou, et il compris bientôt sa position sans issue, en proie à la discipline. Maintenant brisé il suppliait par sa gestuelle, par son regard, il suscitait la pitié. Il était prêt à se faire dicter n'importe quel ordre sans broncher.
Je venais d'assister de l'extérieur aux trois étapes de la punition dont parlait ma mère, la simulation, la colère, et la résignation.
Le cheminement me paraissait clair, j'étais dressée comme une chienne, d'ailleurs ma mère l'avait déjà dit à plusieurs reprises, qu'éduquer un enfant ou un chien, c'était pareil, pour leur faire rentrer quelque chose dans le crâne, il fallait prendre la discipline. Les parents qui n'en faisaient pas usage courraient à la catastrophe, on en voyait déjà les prémisses à travers les comportements de leurs cigales, et ces mêmes parents pleureraient le fruit pourris de leur progénitures.
Les cigales c'étaient celles et ceux qui me toisaient à l'école, parce que je portais des fripes démodées (ça a commencé au collège), sans marques, parce que je n'avais pas leur attitude, que je ne riait pas de leurs blagues arrogantes et moqueuses, parce que la futilité de leur discussions m'était incompréhensible et pénible, j'étais tout de suite mise à l'écart de cette catégorie qui riait avec ou sans raison.
J'aurais aimé qu'on les claque, qu'on leur fasse comprendre à coups de ceinture où était la raison. Je les détestais trop pour les envier, et de toute façon ils regretteraient plus tard d'avoir été trop choyés.

Tout ce que je voulais c'était que ma mère soit moins sévère, qu'elle ne frappe pas aussi fort et aussi souvent, qu'elle me laisse une chance de me racheter quand j'avais fais une faute. J'étais pas une chipie, je faisais ce qu'on me demande sans me plaindre, et si j'avais oublié quelque chose c'était pas exprès, et si j'avais fait une faute, c'est souvent parce que je ne savais pas qu'il ne fallait pas le faire.
Rarement elle pardonnait, et jamais sans que je la supplie, sans que je me mette à genoux devant elle. Elle m'avait déjà dit que je devrais lui baiser les pieds pour la remercier d'avoir été indulgente, ce n'était que des mots, mais j'étais prête à le faire si seulement ça pouvait m'éviter de me faire punir.

"Cécile", sur le même ton, neutre et sec, ma mère venait de m'appeler au salon.
Incertaine, dans l'angoisse de ce qu'elle avait à me dire, j'arrivais aussitôt. Attendre un deuxième appel, c'était la mettre en colère, "combien de fois il faut que je répète !", "tu entends quand je te parle !", je connaissais le refrain.
Cette fois j'eus droit à une question, pourquoi le linge sec trainait encore sur le séchoir, j'aurais du l'empiler depuis longtemps pour qu'on le repasse.
Je ne savais quoi répondre. Si autrefois elle me demandais de le ranger, aujourd'hui c'était devenu une faute de l'avoir laissé ainsi, une fois encore, je manquais à mes responsabilités, combien de fois il fallait qu'elle me répète ce que j'avais à faire, je n'écoutais pas, j'étais une fénéante. Elle allait sévir avec moi, c'était promis.
"Mais, je savais pas ...", j'entrais dans des explications aussitôt coupées irréversiblement par un ah tu savais pas, tu n'écoutes pas ce qu'on te dit, je vais te le faire entendre moi, avec la discipline du chien, tu vas le retenir. Quand elle était en colère ma mère usait d'une répartie sadique, dont maintes phrases on empreint ma mémoire.
Alors, je n'avais pas encore à l'esprit la crainte du nouveau martinet qui, quelques jours auparavant, avait été mis en pratique pour l'éducation canine.
Je n'avais pas pris note des regards insistants de ma mère, qui durant les remontrances oscillaient entre ma direction et le haut de la bibliothèque. Plus tard j'étais prévenue par habitude que plus de deux regards en direction de la discipline c'était plus qu'une menace, c'était la punition qui s'annonçait.
En larmes, l''estomac serré, la punition je la sentais venir, je le savais quand j'allais pas y échapper, quand ça allait être sévère, ma mère venait de me l'annoncer :
"Tu vas gouter à la discipline".




1 commentaire:

Yves a dit…

La discipline quel jolie mot un jour en rentrant de l'école ma mère me dit vas chercher le pain je suis sorti et ai croisé mes copains tu vient faire une partie billes ok le pain pouvait attendre la boulangerie fermait a 19heure oubliant nous avons joué tard lorsque je suis rentré sur la porte de la boulangerie une affiche indiquait fermeture a 18 heures arrivé à la maison ma mère me toisa d un regard froid t je savais pas je lui est rendue lès sous précisant qu'il y'a tous maman heureusement dans ta chambre j arrive elle monte dans la chambre il me decullota et me fessa de belles manière a main nu puis elle allas chercher le martlnet dans le placard et me tennant par le bras m admlnlstra une correction lorsque mon père retra du travail elle lui à dit pas de pain ce soir va voir ton fils arrivé dans la chambre il vu mes fesses déjà rougis par la bonne fesser de maman on entendit on mange on est descendu à la cuisine après manger papa dit en pyjama et vite je filait vite me déshabillé tous nu je voulut prendre mon pyjama sous l oreiller surprise rien mais mon père a la porte c est ça que tu cherche aller à plat ventre sur le lit il prit le martlnet et m'a donné une flageller d un bon quart d'heure j avais le feu au fesses ensuite il est descendu voir les informations he bien merci la parti de billes au faite a table il y avait du pain frais a plus