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vendredi 27 avril 2012

11_Faire Madame



La porte se referma, Derrière on entendait encore la voix menaçante du père de Renée.
«Vas me chercher la discipline!» Gronda ma mère.
«Tu penses que je ne savais pas ce qui se passe ici!» Cria t elle.
Elle me révéla sa source.
Madame Kerva l'avait appelé pour lui dire que ça ne tournait pas rond avec moi, que tous les soirs il y avait la musique, et cette fille qui venait me voir.
«Tu crois qu'elle a pas vu comment tu t'habilles quand tu sors!» Elle m'avait épié, elle m'avait à l'oeil la vieille marâtre, elle surveillait tout de sa fenêtre.
«Tu vas voir ton pissoir!» ma mère ponctua par un coup de martinet rapide sur mon pubis. Je le couvrais de mes mains.
«Tu vas la retenir ta tenue! Je vais t'apprendre à faire ta dame!»
A cause de moi mes parents ont du écourter leurs vacances, ma mère me dit qu'elle allait changer de régime avec moi, «ça va marcher à la baguette maintenant».
Elle me tendit le martinet en me demandant de le poser sur mon bureau dans ma chambre, il attendrait là son usage ultérieur après que j'eusse fini de déballer les valises et de ranger les affaires à leurs places respectives.
J'exécutais sans savoir ce qui m'attendait, ma mère ne disait rien, elle me laissait ranger et mettre de l'ordre dans ma tenue, à l'origine érotique, que je ressentais maintenant de plus en plus comme humiliante, surtout quand je passais près de mon père. A chaque fois que je passais devant eux, c'était les mêmes regards accusateurs qui se posaient sur moi, qui sous entendaient qu'on devait me reprendre.
«Je vais t'apprendre à faire ta dame.» C'était le refrain de ma mère lors de mes passages devant elle.
Faire ma dame, c'est ainsi qu'elle qualifiait mon comportement honteux.
J'avais le diable dans la peau, c'était le mal qui m'avait tenté et j'y avais pris plaisir. Elle promis de me le faire sortir mon diable, j'allais plus faire ma dame ici, c'était clair, j'allais voir un peu.
J'avais l'estomac serré, les jambes molles et je me raidissais à chaque remarque qui tombait.
Je savais vraiment pas ce qui allait m'arriver, ma peur m'amenait à un état second, mes pensées étaient paralysées et je marchais sur des braises.
Face à tous les «tu vas voir» qui m'étaient destinés, je pris mon courage à deux mains pour plaider quelques mots afin de me faire pardonner, juste un peu.
A peine j'avais ouvert la bouche que la réponse fut:
«Tu la fermes!»
A la maison, le pardon était une liqueur rare, il n'y avais pas de seconde chance, et rien de meilleur qu'une explication avec la discipline pour me rentrer dans le crâne qu'il ne faut plus que je recommence.
La méthode était simple, plus ma mère allait ma faire hurler de douleur et mieux j'allais comprendre ce qu'on me reprochait, ou du moins en retenir la conséquence.
Quand je l'entendais me dire sur un ton sec « il va falloir qu'on discute, Cécile », j'étais prise d 'effroi, je me demandais qu'est ce que j'avais encore fais ou pas fais. J'arrivais devant elle avec mon allure repentante prête à écouter avec humilité une accusation dont souvent j'ignorais le sujet. Je me doutais uniquement que j'avais fait une faute, ou une de trop.
Quand ma mère était excédée par le stress du travail j'en devenais vite fautive, une fainéante, une négligente, qui bâcle ou qui oubli ses devoirs, à qui on doit une fois de plus rappeler le sens des responsabilités.
Quand elle était de ces humeurs, je sentais en elle bouillir l'envie de me punir, de me montrer ce qu'il en coûte de ne pas se soumettre à l'ordre et au travail.
N'importe quelle peccadille, des objets pas à leur place, des poussières dans un coin, ..., était propre à justifier un manque de discipline.
J'avais eu droit à tout, un collant filé et c'était le stress, qu'est ce qu'elle allait dire ma mère, est ce qu'elle serait d'humeur à laisser passer, est ce que j'allais me faire engueuler, ou est ce que c'était la goutte qui allais faire déborder le vase.
Je connaissais bien la chanson dans ce genre de situations, après l'appel au salon, suivait ce genre de question, « c'est quoi ça, Cécile ? », en pointant du regard vers mes jambes.
J'avais intérêt à me taire et acquiescer docilement quand on me traitait de malpropre. Je me foutais de la gueule du monde, je négligeais ma tenue, je jetais l'argent par les fenêtres, je n'avais pas de respect pour ce qu'on me donne.
Une fois de plus je m'écrasais en admettant que c'était de ma faute.
« Dépêches toi Cécile, j'attends », la requête était claire, j'allais chercher mon fouet au pas de course, la suite tout aussi connue, enlever ma robe et sauter d'une jambe sur l'autre pendant que ma mère me les lacérait à tour de bras.
Elle me remontait par les cheveux si je m'étais recroquevillée, je finissais battue à terre.
C'était ça qu'elle appelait marcher à la baguette, quand pendant plusieurs jours, voir une semaine elle m'imposait un régime de terreur, comme elle le disait, pour me remettre sur les rails. Ca pouvait arriver plusieurs fois dans l'année, je n'ai pas tenue les comptes, en tout cas je ne me souvient pas d'une année qui en fut exempte.
Là je craignais que la promesse de ma mère s'applique à une période indéterminée.

Bien sure j'avais peur, et j'aurais tout fais pour ne pas me faire punir, malheureusement maintenant, je ne pouvais que regretter mes actes, je venais tout juste de prouver qu'on ne pouvait pas me laisser un instant libre.
J'avais si honte qu'on m'ait surprise dans mon intimité, j'avais conscience d'avoir fait une faute impardonnable, j'avais pas le droit de me révolter.
Je pensais sincèrement que me faire punir serait juste, me laverait de mon acte honteux, et libérerait ma conscience.
Mais à la fin du supplice, j'espérais qu'il y aurais un pardon, qu'on ne me le rappellerais plus toute ma vie, comme toutes les fautes que je charriais depuis ma naissance. Ma mère me définissait par tout ce que j'avais fais de mal, c'était ce de quoi j'étais capable (et que je n'aurais jamais du faire), et qui égouttait comme de l'huile dans les flammes de ses colères.
Elle venait de me coller un nouveau terme à mon identité, désormais j'étais une traînée. Sans espoir d'en sortir, juste contrainte à accepter la considération qu'on lui réserve.
Avec le temps, je me rendais compte que je n'expiais pas mes fautes en me faisant punir, je les accumulais, la sévérité grandissante de ma mère me faisait juste reconnaître le poids grandissant de ma charge et la rétribution qu'elle méritait.
Oh si seulement j'avais peu revenir en arrière, j'aurais jamais fais tout ça, j'aurais été sage, je m'imaginais une deuxième vie exempte d'erreurs.
Je rêvais d'être une belle fille, mince, comme les autres, pas cette grosse, ce tas de chair détestable, juste bon à meurtrir, que l'on cachait dans des sacs immondes que mes parent appelaient des vêtements.
Je n'étais pas sa fille, j'étais la grosse pour mon père, celle qui cirait ses pompes et qui repassait son linge, celle pour qui il n'avait qu'une seule envie, faire rôtir la couenne avec sa sangle.
C'était de ma faute, j'avais tout raté dans ma vie, la seule reconnaissance à laquelle je pouvais encore m'attendre, c'est qu'aujourd'hui on ne me batte pas.

Ma mère avait bien réfléchit, l'école ce serait bientôt fini pour moi, j'avais assez redoublé comme ça, « ça suffit ». J'allais voir ce que c'est que de faire ma dame, j'irais bosser, ma tante me placerait à des ménages dès cet été.
Je pouvais oublier les vacances, il n'y aurait plus de sorties, à la moindre connerie on allais me reprendre, j'aurais ni l'envie ni le temps de poser mon cul sur une chaise, c'était dit.

Après les remontrances, ma mère me pinça l'oreille et me tendit sur la pointe des pieds en me traînant vers ma chambre. Durant la procession je perdis un de ses escarpin. On fit demi tour pour que je le rechausse, visiblement ma mère tenait absolument que je garde dans son intégralité la tenue provocatrice que j'avais initialement destiné aux plaisirs.
Elle voulait associer à mon érotisme le goût du pêché et de la rétribution qu'il mérite.
Elle me fit allonger sur le dos, sur mon lit et cella mes poignets aux barreaux de mon lit blanc en métal.
De même elle cella écartées mes chevilles au même panneau, je me laissais faire ne sachant pas où elle voulait en venir.
Je me retrouvais dans une position des plus embarrassante, je réalisais peu à peu que j'avais mes lèvres présentées au bon vouloir du fouet.
Impuissante je commençais à gigoter pour changer de position, je forçais sur mes liens sans résultats.
J'avais maintenant pris pleinement conscience à quel supplice j'étais exposée et à l'impossibilité de m'en soustraire.
J'explosais en protestant, «non maman, pas ça, pas ça!», je criais pour qu'elle me relâche, j'en pleurais comme si on me battait déjà.
Ma mère éteint la lumière dans ma chambre et sortit m'assurant qu'elle allais revenir, et sur un ton neutre et froid ajouta:
«Et tu te calmes, sinon je vais aller chercher le câble.»
Je mis en sourdine mes hurlements, je bouillais à l'intérieur.
Je sais pas combien de temps elle m'avait laissé dans le noir à attendre.
Dès que j'entendais ses talons claquer sur le parquet, je frissonnais, maintenant ils se rapprochaient de ma chambre et elle tournait la poignée.
La lumière s'alluma, j'étais tendue comme la membrane du tambour qu'on allait battre.
«Maintenant tu vas t'en prendre» avait elle dit en me présentant le martinet qu'elle venait d'empoigner.
Elle fit claquer un premier coup sans mesurer sa force, j'avalais ma douleur en aspirant de l'air et retenant mon souffle. Après cette rétention, j'expirais par un râle continu, je continuais à suffoquer en chialant. Le visage tendu, la bouche ouverte, mes yeux écarquillés vers ma mère, c'était à la fois une accusation, une supplication, et la peur qui guettait un claquement prochain.
Ma mère me regardait satisfaite, avec un de ses air qui me disait que je l'avais pas volé celui la.
«Alors, tu fais toujours ta dame maintenant !» Elle termina sa phrase par un autre claquement tout aussi fort, et ça n'allait pas décroître. Elle prenait son temps pour bien me faire savourer chaque coup, et me ronger les nerfs dans l'attente de la prochaine morsure.
Après chaque tirade, j'étais en panique, ses brandissements éloquents me faisaient sursauter, elle attendait que je baisse ma garde pour m'en coller un.
Je me tordais dans tous les sens en hurlant, les larmes coulaient à flot, quand ma respiration arythmique reprenait une régularité, je prononçais quelques mots entrecoupés de pleurs pour ma défense:
« Ca fait trop mal », « je peu pas », « non », …
Il eu suffit d'une fois pour que je comprenne que je n'avais pas la parole ici.
« Tu la fermes, oui ?! »
Les jours qui suivirent mon exécution, je me retenais autant que possible d'aller aux toilettes, mes urines brûlaient mes lèvres enflées.